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Visites, conférences et ateliers au jardin botanique de Marseille
Visites, conférences et ateliers au jardin botanique de Marseille
6 novembre 2007

Prenons conscience de la perte de notre biodiversité

Info tirée de l'excellent site http://www.infosdelaplanete.org

Alerte pour la diversité animale et végétale
Eliane Patriarca pour Libération le 12-09-2007 (Publié sur internet le 13-09-2007 )
Selon un communiqué du 12 septembre du comité français de l’Union mondiale pour la nature (UICN) la France fait partie des 10 pays les plus concernés par l’érosion de la biodiversité.
La liste rouge des espèces menacées, publiée mercredi à Paris, dresse un tableau alarmant de la perte de diversité sur la planète.

Chaque année, elle s’allonge. La liste rouge de l’Union mondiale pour la nature (IUCN) qui, depuis 1963, dresse un tableau de l’état des plantes et des animaux de la planète, compte en 2007 près de 200 nouvelles espèces menacées d’extinction dans le monde. Sur les 41.415 espèces étudiées par l’UICN, 16.306 sont désormais menacées d’extinction, soit 188 de plus que les 16.118 recensées l’année dernière. Un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit, un tiers des amphibiens et 70% des plantes sont en péril.

Algues et coraux

Pour la première fois, l’UICN a répertorié les coraux. Dix espèces de l’archipel des Galapagos figurent désormais sur la liste dont deux dans la catégorie en danger critique d’extinction et une en vulnérable. Ils souffrent surtout du phénomène El Niño, qui provoque une hausse de la température des océans, et des changements climatiques.

Les algues des Galapagos souffrent également: 74 algues ont été inscrites sur la liste dont 17 en danger critique ou peut être éteinte. Autre espèce peut-être éteinte, le dauphin du Yangtsé, ou baiji, dont on a beaucoup parlé cet été. Fin 2006, une expédition partie à la recherche de ce mammifère qu’on n’apercevait plus depuis longtemps, est revenue bredouille, concluant qu’il avait probablement disparu, victime de la pollution du fleuve chinois. Mais à la fin du mois dernier, des Chinois ont affirmé en avoir aperçu un. Une vérification est en cours.

Ebola et agrocarburants

La situation des grands singes s’est dégradée. La principale sous-espèce de gorilles (Gorilla gorilla gorilla) a souffert du commerce illégal de viande de brousse et du virus Ebola: sa population a chuté de plus de 60% en vingt-cinq ans. Un tiers des gorilles de plaine occidentaux vivant dans les aires protégées ont succombé au virus Ebola. Les gorilles sont donc désormais classés
en danger critique d’extinction.

Pour l’orang-outan, le classement demeure le même : le grand singe roux de Sumatra est menacé d’extinction, celui de Bornéo est en danger Mais l’UICN souligne que leur déclin préfigure de ce qui risque de se passer avec le développement des agrocarburants. En effet, leur habitat s’est considérablement réduit en vingt ans, la surface des plantations de palmiers à huile étant elle passée de 2000 km2 à 27.000 km2 sur l’île.

L’Homme, principale menace

Au total, 785 espèces sont déjà éteintes et 65 survivent seulement en captivité ou à l’état domestique, fait observer l’UICN.
Et encore avec environ 40000 espèce répertoriées, nous n’avons pu étudier que le sommet de l’iceberg, souligne Jean Christophe Vié, chef adjoint du programme UICN pour les espèces, car le nombre total d’espèces sur la planète reste incertain. 1,9 million ont été décrites, mais les estimations vont de 10 à 100 millions, avec une valeur plus probable d’environ 15 millions.

L’UICN, fondée en 1948, organisme hybride, rassemble 84 Etats, 108 organismes publics, plus de 800 organisations non gouvernementales et quelque 10 000 scientifiques et experts de 147 pays. Et sa liste rouge est largement reconnue aujourd’hui comme l’évaluation la plus fiable du statut des espèces de la planète.

Cet espéranto de la protection de la nature, est aussi un moyen d’alerter les décideurs sur les cas les plus urgents. Car souligne l’UICN, c’est bien
l’homme, qui, directement ou indirectement, est le principal responsable de la perte de biodiversité par la destruction et la dégradation des écosystèmes, de l’habitat des espèces.

Impossible retour en arrière?

Il est inquiétant également de mesurer à quel point il est difficile de revenir en arrière lorsqu’une espèce entame son déclin. Les programmes de conservation peuvent donner de bons résultats mais malheureusement cette année, nous n’annonçons d’amélioration que pour une seule espèce. La perruche à collier de Maurice (Psittacula eques), qui, il y a quinze ans, était un des perroquets les plus rares au monde est passée désormais de la catégorie “en danger critique d’extinction” à la catégorie “en danger”, note l’UICN. Selon elle, c’est la preuve que les efforts déployés à ce jour sont insuffisants. Le rythme de l’érosion de la biodiversité s’accélère et nous devons agir sans plus attendre pour mettre un terme à cette crise mondiale de l’extinction.

Liste rouge en France

Avec 641 espèces mondialement menacées présentes sur son territoire, la France se situe parmi les dix pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces animales et végétales en danger. Un rang dû à l’extraordinaire biodiversité de ses collectivités d’outre-mer, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française en tête. Le comité français de l’UICN et le Muséum national d’histoire naturelle ont lancé en juin l’élaboration d’une liste rouge nationale sur le modèle de la liste internationale. Les premiers chapitres de cet inventaire sont attendus pour la fin de l’année.

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